Les nuances de mal : la palette verdâtre des antagonistes chez Disney

Les nuances de mal : la palette verdâtre des antagonistes chez Disney

Parce que le mal a aussi ses couleurs, Disney a choisi sa palette. Et chez le géant de l’animation, l’antagoniste a souvent des teintes verdâtres. N’est-ce pas un choix d’esthétisme ? Pas seulement, car derrière la couleur, se cache une panoplie de messages subliminaux. Penchons-nous sur cette tendance chromatique qui, de la sorcière de Blanche-Neige à Scar dans Le Roi Lion, en passant par Maléfique, fait de nos méchants préférés des figures à la peau, aux yeux ou aux costumes d’un vert sinistre…

Le vert, couleur des méchants par excellence

Depuis toujours, Disney utilise la couleur verte pour marquer ses antagonistes. Scar, l’oncle de Simba dans « Le Roi Lion », arbore des yeux verts vifs qui ressortent de sa crinière sombre. Maléfique, la méchante fée dans « La Belle au Bois Dormant », porte une robe verte et a le teint verdâtre. Qu’est-ce donc que ce choix de couleur ?

Il est d’abord question de symbolique. Dans de nombreuses cultures, le vert est associé à la maladie, la jalousie, la trahison ou encore la magie maléfique. C’est donc tout naturellement que Disney a choisi cette couleur pour signifier le mal. Mais il y a plus à cela. Le choix du vert est aussi un moyen de créer un contraste visuel avec les protagonistes, souvent habillés de couleurs chaudes comme le rouge ou le bleu.

nuances de mal

 

Couleur de la jalousie, couleur de la trahison

Le vert est souvent associé à la jalousie et à la trahison. Cette association remonte à l’antiquité où le vert était la couleur des serpents, symboles d’hypocrisie et de tromperie. Dans la littérature, Shakespeare a également contribué à cette connotation en faisant du « green-eyed monster » (monstre aux yeux verts) une métaphore de la jalousie dans Othello.

Chez Disney, ces thèmes de jalousie et de trahison sont récurrents chez les méchants. Ursula dans « La Petite Sirène », par exemple, est verte de jalousie envers la beauté d’Ariel et trahit son pacte avec elle. De même, Scar trahit son frère Mufasa par jalousie pour le trône. Ces personnages verts incarnent à la perfection ces sentiments venimeux.

D’un point de vue technique : le contraste visuel

Sur le plan technique, le vert permet de créer un contraste visuel avec les protagonistes. Dans les dessins animés, où tout est en couleurs vives, le vert se distingue facilement. Il crée une opposition avec les couleurs chaudes comme le rouge ou le bleu, souvent utilisées pour les héros. Ce contraste renforce la distinction entre le bien et le mal, facilitant ainsi l’identification des personnages pour le spectateur.

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En outre, le vert a l’avantage d’être une couleur facile à décliner en différentes nuances. Du vert émeraude au vert caca d’oie, en passant par le vert pâle ou le vert bouteille, la palette est vaste. Cette variété permet aux dessinateurs de créer des méchants aux apparences diverses et variées, tout en restant fidèles à la symbolique du vert.

Le vert, pour une raison psychologique

Au-delà de la symbolique et du contraste visuel, le choix du vert pour les méchants chez Disney a aussi une explication psychologique. En effet, certaines études ont montré que le vert est une couleur qui peut provoquer une certaine anxiété. C’est pourquoi, en plus de l’associer au mal, Disney l’utilise pour créer une atmosphère inquiétante autour de ses antagonistes.

Cette association du vert à l’anxiété est particulièrement visible dans « Monstres & Cie ». Dans ce film, la peur est une ressource énergétique et les monstres sont souvent représentés en vert.

Ainsi, le choix du vert pour les méchants chez Disney ne doit rien au hasard. Entre symbolique, contraste visuel et effet psychologique, cette couleur est une véritable arme narrative qui permet de véhiculer des messages subliminaux. Mais si nous avons l’oeil pour ces subtilités, c’est que nous sommes devenus des experts en décodage Disney. Regarder un dessin animé de ce studio n’est donc pas seulement un moment de divertissement, c’est aussi une leçon de sémiologie. Alors, la prochaine fois que vous regardez un Disney, n’oubliez pas de prêter attention aux couleurs. Vous découvrirez peut-être des détails que vous n’aviez jamais remarqués auparavant.

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